Déjà, oh mon improbable lecteur, pardonne moi, cela fait des années (non, hélas, ce n’est pas une manière de parler) que je n’ai plus rien écrit ici. J’y pense pourtant, de loin en loin, mais toujours, autre chose m’appelle.
Je n’ai pas de réelles excuses, c’est juste un temps que je n’ai pas pris. Tant pis.
Passons donc à l’animal du jour, le zèbre.
J’ai découvert récemment que moi, petite chose insignifiante de part le monde, j’étais un zèbre, au sens psychologique du terme. Ce qui a tout un tas de conséquence, plus ou moins intéressante.
Zèbre, c’est un autre nom pour « surdoué » ou « haut potentiel » (hp). Sauf que ce n’est pas que le cerveau va plus vite (bon, en fait, si, c’est le cas, mais ce n’est pas le cœur du truc), c’est surtout que mes pensées sont organisées différemment que celle des « normaux ».
Visiblement, je pense en « arborescence », là où les 97 (on est pas à 2% près) autres pourcent de l’humanité fonctionnent en « linéaire ». J’y gagne une pensée plus intuitive, qui traite plus de données en même temps et qui trouve des solutions sans que j’ai forcément conscience du chemin (le fameux coup, en primaire de : la solution c’est x, c’est la bonne solution, j’en suis sûre, mais je sais pas pourquoi).
Mais également, j’y gagne (ou j’y perds, parce que soyons parfaitement honnête, Zèbre, ce n’est pas que enviable) une hypersensibilité au monde, aux gens. Je ressens la douleur des autres trop intensément et vivre au quotidien, sans malheur particulier, m’est bien probablement plus douloureux qu’à vous.
L’injustice m’est intolérable, et mes rayures m’offre également une lucidité sur le monde qui, elle non plus, n’est pas toujours facile à vivre. Et, conséquence directe, il y a le syndrome de Cassandre : je vois le monde, je vois les gens, je vois les erreurs, je vois les solutions, mais lorsque j’en parle, personne ne m’écoute, personne ne me croit, parce que je suis la seule à le voir, parce que je pense hors du cadre.
Et il y a l’ennui aussi. Tout m’ennuie. Mon travail me pèse au quotidien, parce que je ne peux pas m’empêcher de percevoir l’absence de finalité du dit travail, parce que je sais que les ordres viennent d’une chef stupide et sans envergure, que ce sont des instructions à court terme, et que, presque toujours, elles sont idiotes elles aussi.
Un mot aussi pour l’adaptation. J’ai découvert le concept de zèbre il y a quelques mois à peine, alors que je suis déjà adulte est bien formée (c’était d’ailleurs un exercice intéressant que de relire mes précédents articles à cette lumière là (en plus, il n’y en pas beaucoup, ça va vite ;-p). Mais le fait est que je me suis toujours sentie différente des autres, qu’au fil des années (et depuis ma plus tendre enfance) j’ai développé tout un tas de mécanismes pour tenter de m’adapter aux autres et à leur bêtise crasse (oui, je force un peu de trait, mais hélas, pas tant que ça…).
La différence, c’est que j’ai maintenant la certitude (enfin… les zèbres doutent en permanence, alors certitude…) que oui, c’est eux qui ont tort, et pas moi. Je vais plus vite, sur d’autres chemins, mais… J’ai raison de le faire, j’ai le droit de le faire. Et ceux qui me rabâchent à longueur de journée que j’ai tort, en fait, ne comprennent vraiment pas. Je veux dire… Ca n’est pas de leur faute, ils sont « vraiment » incapables de comprendre, ce que je suis, qui je suis.
C’est moi qui ait les ressources, c’est moi qui vais m’adapter, comme depuis toujours en fait, mais maintenant, je sais à quoi je dois m’adapter.
Je reviendrai probablement sur ce sujet (oui, pour ça, il faut que j’écrive régulièrement ici, ce qui n’est pas gagné, on est d’accord…), mais en attendant et pour aller plus loin, visitez ce blog d’une autre zèbre, c’est une merveille.
Tara.
ps : Au royaume des aveugles, le borgne est fou.