Le zèbre caché en moi

Déjà, oh mon improbable lecteur, pardonne moi, cela fait des années (non, hélas, ce n’est pas une manière de parler) que je n’ai plus rien écrit ici. J’y pense pourtant, de loin en loin, mais toujours, autre chose m’appelle.

Je n’ai pas de réelles excuses, c’est juste un temps que je n’ai pas pris. Tant pis.

Passons donc à l’animal du jour, le zèbre.

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J’ai découvert récemment que moi, petite chose insignifiante de part le monde, j’étais un zèbre, au sens psychologique du terme. Ce qui a tout un tas de conséquence, plus ou moins intéressante.

Zèbre, c’est un autre nom pour « surdoué » ou « haut potentiel » (hp). Sauf que ce n’est pas que le cerveau va plus vite (bon, en fait, si, c’est le cas, mais ce n’est pas le cœur du truc), c’est surtout que mes pensées sont organisées différemment que celle des « normaux ».

Visiblement, je pense en « arborescence », là où les 97 (on est pas à 2% près) autres pourcent de l’humanité fonctionnent en « linéaire ». J’y gagne une pensée plus intuitive, qui traite plus de données en même temps et qui trouve des solutions sans que j’ai forcément conscience du chemin (le fameux coup, en primaire de : la solution c’est x, c’est la bonne solution, j’en suis sûre, mais je sais pas pourquoi).

Mais également, j’y gagne (ou j’y perds, parce que soyons parfaitement honnête, Zèbre, ce n’est pas que enviable) une hypersensibilité au monde, aux gens. Je ressens la douleur des autres trop intensément et vivre au quotidien, sans malheur particulier, m’est bien probablement plus douloureux qu’à vous.

L’injustice m’est intolérable, et mes rayures m’offre également une lucidité sur le monde qui, elle non plus, n’est pas toujours facile à vivre. Et, conséquence directe, il y a le syndrome de Cassandre  : je vois le monde, je vois les gens, je vois les erreurs, je vois les solutions, mais lorsque j’en parle, personne ne m’écoute, personne ne me croit, parce que je suis la seule à le voir, parce que je pense hors du cadre.

Et il y a l’ennui aussi. Tout m’ennuie. Mon travail me pèse au quotidien, parce que je ne peux pas m’empêcher de percevoir l’absence de finalité du dit travail, parce que je sais que les ordres viennent d’une chef stupide et sans envergure, que ce sont des instructions à court terme, et que, presque toujours, elles sont idiotes elles aussi.

Un mot aussi pour l’adaptation. J’ai découvert le concept de zèbre il y a quelques mois à peine, alors que je suis déjà adulte est bien formée (c’était d’ailleurs un exercice intéressant que de relire mes précédents articles à cette lumière là (en plus, il n’y en pas beaucoup, ça va vite ;-p). Mais le fait est que je me suis toujours sentie différente des autres, qu’au fil des années (et depuis ma plus tendre enfance) j’ai développé tout un tas de mécanismes pour tenter de m’adapter aux autres et à leur bêtise crasse (oui, je force un peu de trait, mais hélas, pas tant que ça…).

La différence, c’est que j’ai maintenant la certitude (enfin… les zèbres doutent en permanence, alors certitude…) que oui, c’est eux qui ont tort, et pas moi. Je vais plus vite, sur d’autres chemins, mais… J’ai raison de le faire, j’ai le droit de le faire. Et ceux qui me rabâchent à longueur  de journée que j’ai tort, en fait, ne comprennent vraiment pas. Je veux dire… Ca n’est pas de leur faute, ils sont « vraiment » incapables de comprendre, ce que je suis, qui je suis.

C’est moi qui ait les ressources, c’est moi qui vais m’adapter, comme depuis toujours en fait, mais maintenant, je sais à quoi je dois m’adapter.

Je reviendrai probablement sur ce sujet (oui, pour ça, il faut que j’écrive régulièrement ici, ce qui n’est pas gagné, on est d’accord…), mais en attendant et pour aller plus loin, visitez ce blog d’une autre zèbre, c’est une merveille.

Manuel de survie pour zèbres

Tara.

ps : Au royaume des aveugles, le borgne est fou.

 

 


Comment est propagée la pensée unique.

Ecoutez ça, c’est indispensable.

Vraiment.

http://www.youtube.com/watch?v=hbgQAsg8V7E


Si j’étais présidente 2, second mandat.

La Grèce va mal, on va tous mourir tué par des vilains traders. La dette enfle, il faut uEurosne politique d’austérité.

Jusque là, je veux bien. Regardons un peu mieux : on augmente la tva pour les produits culturels (les livres), et on continue de virer des profs. C’est moi ou mon beau pays que j’aime il se prépare une super génération d’analphabète ? Je veux dire, il faut des sous pour éponger les idioties des précédents, c’est un fait, mais taper sur ce qui pourrait sauver la génération suivante, c’est un coup à vraiment avoir du mal à se relever.

Du coup, si j’étais présidente (le retour), la dette, j’en fais quoi ?

Ben je la rembourse. J’ai déjà parlé dans l’article précédent du fait que toutes les lois d’austérité seraient assujettie à une baisse substantielle de salaire des ministres, députés, et évidement, du président. Allons plus loin. Un site web avec, en gros, en très gros, le chiffre de la dette. Combien la France doit au monde. Et la, j’ai cinq ans.

Un appel aux dons : eh ben oui, quand wikipedia à besoin de dix millions de dollars, les gens lui donnent. Pour la dette, il y a des riches qui se sont proposés. Surréaliste ? Pas forcément. Donner cent mille euros quand on gagne deux fois ça par mois, c’est pas déconnant. Continuons, quid des banques qui distribuent des millions (littéralement) à leurs traders ? Est-ce qu’elle peuvent raisonnablement (et là je parle d’image publique) ne pas participer à l’effort commun, ne pas y aller à coup de pub sur leurs dons ? Et les élus ? Le président en premier bien sûr. Il faut voir les dons passer (mais permettre le don anonyme aussi, évidement).

Chaque euros que l’état investi dans ce remboursement, doit être visible, chaque mois. Un effort constant pour des effets visibles, avec une jolie courbe qui descend, si possible de plus en plus vite. Les intérêts qui ne seront plus à payer doivent continuer à être versés, pour payer le reste de la dette.

Ca ne suffit pas, bien sûr, en fait, c’est presque surtout de la com’, mais qui change tout. Parlons des niches fiscales, j’ai vu passer sur google news un rapport en parle : 15 milliard par an pour celles qui sont inutiles, 20 milliards pour celles qui sont peu efficace. On vire tout. Si dans le tas, il y en avait qui avait un effet positif, il sera toujours temps de les remettre une fois la dette remboursée.

C’est toujours insuffisant, bien sûr, alors des taxes, on peut en rajouter. Sur le tabac ? (oui, notre beau gouvernement à préféré augmenter les taxes sur les mutuelles plutôt que sur le tabac, ne cherchez pas) pourquoi pas, mais ça ne va pas changer la face du monde. Tentons la « synergie », taxons les émissions de carbone, pas cher, mais c’est ça de pris et on commence à changer les moeurs. Quitte à sauver nos miches, pourquoi s’arrêter à l’économie hein ? Taxons les brevets aussi, pas cher, tant qu’on en a pas beaucoup (j’y reviendrai peut-être un jour, mais 1€ par brevet multiplié par le nombre de brevet qu’on as, et à 10 brevets, ça fait déjà 10*10 €. Imaginez les très grosses boites qui en ont des dizaines de milliers, ça devient très vite très cher, mais ça continue de protéger les petits, c’est à dire ceux qui ont vraiment besoin des brevets). Taxons les produits avec OGM inside (cher, les OGM, c’est le mal, et il faut aussi écrire de façon très visible sur tous les produits composés d’OGM à plus de 0,1% qu’ils en contiennent). Augmentons le RDS même, elle sert à ça cette taxe, non ? Il les faut ces sous.

Juste, on prend nos responsabilités, on se serre la ceinture cinq ans, et pour une fois, on arrête de rendre nos gamins encore plus con que nous. Et encore une fois, tant qu’on voit ce pour quoi on se bat, et que ceux qui font les lois sont vraiment impliqués (je veux dire, financièrement impliqués), des grèves pour austérité, il y en aura nettement moins (oui, le français est par nature râleur, il y en aura quand même).

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ». (auteur dont j’ai oublié le nom).


Sang église.

Combien avez vous de certitudes dans la vie ?

La terre est ronde, le soleil est chaud, j’ai deux kilos à perdre (seulement deux ?), la mort et les taxes…

Moi j’en ai une, que j’ai déjà vaguement évoqué… L’église, le Christ, les saints, le pape, les dogmes chrétiens, tout ça, c’est bidon. Ça ne marche pas, ce n’est pas la vérité, c’est faux et archi-faux (ne m’accusez pas de ségrégation, je pense pareil du judaïsme, de l’islam, du protestantisme (c’est un vrai mot ça ?) et d’à peu près toutes les religions monothéistes et les trucs en isme).

Chez moi, ce n’est pas une croyance, c’est une Certitude, avec un C majuscule. L’église n’a pas pour but d’illuminer le monde, de le rendre meilleur, ou rien de semblable. Non, le but de l’église est machiavélique au sens vrai du terme : elle vise sa propre conservation (si vous pensez que je viens de dire que l’église est méchante, pensez à (re)lire Niccolo Machiavelli).

Regardez un peu l’histoire de l’église, y a-t-il une seule fois ou entre vérité et péril pour son image elle ait choisi la vérité ? Elle a brulé (au sens propre), tout ce (et ceux) qui faisaient vaciller sont autorité.

Un gars un jour à fait deux ou trois tours de passe passe (on est capable de faire pareil de nos jours avec les prédicateurs protestants aux US…), et une illuminée à dit « il est ressuscité », pourtant de ce jour, plus personne ne l’a jamais vu, et Bam, deux milles ans plus tard, on se paye encore les âneries du barbu.

Ouhlà, je blasphème… Et pourtant…

Et pourtant, tout ce que je vois me pousse à ne pas croire. Vous savez pourquoi les musulmans ont plus la côte en ce moment que les catholiques ? Parce qu’ils doivent faire le Ramadan, et parce qu’ils ont cinq prières par jour, et parce que les femmes doivent avoir un truc autour de la tête qui leur rappelle en permanence que d’autres ont décidé pour elles qui était dieu, quel forme il avait, ce qu’il pensait et comment il fallait agir.

Et si quelqu’un se soumet à ces contraintes idiotes, c’est bien qu’il y a quelque chose non, sinon personne ne le ferait ? Vous voyez le biais dans le raisonnement ?

Je crois que c’est Décartes qui disait : priez d’abord, vous croirez ensuite.

Alors priez, croyez en Dieu, aux Dieux, autant que vous voulez, mais brulez vos églises. Ou plutôt non, faites comme ces chrétiens qui ont pris des fêtes dites « païennes » pour les remplacer par les leurs : recyclez. Les églises sont de beaux bâtiments, et elles font partie de notre histoire. Alors transformez les en bibliothèques, en temples du savoir plutôt qu’en refuges de l’obscurantisme. Qui se souvient que la Saint Jean vient de la fête Celte de Beltaine ? Bien trop peu de monde.  Bien trop peu…

Tara.


Si j’étais présidente…

On y a tous songé un jour où l’autre, ne serait-ce que pour la forme, pour clamer que non, ce n’est pas pour nous, pour râler un peu plus fort sur ceux qui nous gouvernent, par raz-le-bol, parce qu’on aime le pouvoir.

Si j’étais présidente, que ferais-je ? Serais-je meilleure que ceux-là ? L’Ump ?

Je ne sais pas si c’est ma tendance naturelle à penser que les autres sont souvent des idiots (oui, je suis élitiste, et tant pis si ça fait de moi quelqu’un de pas sympa, j’suis pas présidente après tout) ou si nos charmants dirigeants méritent vraiment des claques, mais en parfaite immodestie, je pense que pour la France, il serait mieux à bien des égards que ce soit moi qui tienne le premier poste, plutôt que le petit homme qui ne supporte pas qu’on le traite de sale con.

Pourquoi moi, me direz vous ? Mes qualifications, où-sont elles ? Je n’ai jamais fait de politique, été maire, ni même déléguée de classe (leur rôle se bornant globalement à trimbaler les carnets où sont notées les absences, j’ai toujours trouvé ça idiot de se présenter). Alors quoi ?

Alors moi, contrairement à nos politiciens, j’essaierai d’agir pour la France, avant d’agir pour moi. Je viserais du long terme plutôt que le mandat suivant.

Quelques points, pris en vrac, juste pour le plaisir :

L’éducation :

Chaque année, nous avons droit à des grèves à cause de restriction budgétaire, de licenciement en masse. De plus en plus d’élèves et de moins en moins de prof. Or, il est prouvé que plus il y a d’élèves par prof, plus la moyenne de ce qui est appris est faible. Pour gagner quelques sous, on sacrifie l’avenir. Moins d’instruction, cela signifie des emplois moins qualifiés. Là où c’est dommage, c’est que dans le genre pas qualifié, des pays comme l’Inde ou la Chine ont une main d’œuvre à ce point moins chère que la concurrence est juste impossible. Là où on a une carte à jouer, c’est sur l’expertise.

Avec 40 élèves par classe, bonne chance.

L’écologie :

Le gouvernement à fait un « moratoire » qui vient en gros de tuer la filière du solaire. La bonne idée… Un secteur qui se portait bien, en pleine croissance. En plus, avoir de l’énergie produite à des tas d’endroits plutôt qu’à un seul, stratégiquement (je ne parle pas forcément de guerre, il y a des séismes, parfois, près des centrales (si si)), c’est quand même nettement plus intéressant qu’une grosse centralisation qui peut tomber n’importe quand.

Le piratage :

Ah, la bonne blague. Il tue les petits chats et égorge les grands-mères. Et personne n’a pensé (enfin, si plein de monde, mais que des gens pas écoutés) que pour lutter contre le piratage, ce n’est pas de la répression qu’il faut, mais une offre sympathique ? Un exemple proche de chez moi, qui montre bien l’état d’esprit :

Dans le cinéma près de chez moi (UGC, je le dis parce que ce qu’ils font est stupide), on ne peut pas rentrer dans les salles avec de la nourriture achetée ailleurs que dans le cinéma. Pire, récemment je me suis fait accoster par un type parce que, à l’entrée (donc pas dans une salle hein), je mangeais un sandwich acheté ailleurs.

Chez eux, les sandwichs sont bons, mais ils coûtent entre 6 et 7 €, et font un tiers de moins en quantité que ceux vendus en face à 3 / 4 €. Résultat, généralement, je planque mon sandwich dans un sac et je le mange dans la salle (et il est dur de résister à la tentation de laisser les papiers bien en évidence…). On peut rajouter le fait que du coup, j’ai de plus en plus une très mauvaise opinion d’eux. La solution pour vendre plus ? Permettre de manger ce qu’on veut et vendre à un prix décent, genre… comme en face. Jouer le jeu de la concurrence.  Et puis avec des places à 10€, j’ai du mal à croire qu’ils aient vraiment faim.

Divers :

Des idées rigolotes, il y en a plein comme ça. Quid de l’invalidation des brevets médicinaux en France ? Le fait de pouvoir tout utiliser pour guérir les gens et trouver des remèdes. Les français ne sont pas mauvais en recherche et avec ça et un vrai coup de pouce financier, je crois qu’ils pourraient faire des merveilles (on estime que la recherche médicale à 10 ans de retard à cause de ces foutus brevets).

Les remèdes ainsi trouvés ne seraient vendable qu’en France bien sûr… Mais si quelqu’un trouve grâce à ça un remède contre le sida, le cancer ? Quel pays démocratique pourra vraiment dire : « Non, mes citoyens vont crever plutôt que d’acheter un remède fait hors brevet ? ». Et de toute manière, les citoyens malades, ils achèteront quand même…

Quid d’une politique d’austérité, pour enfin combler cette dette qui est comme un boulet à nos pieds ? Oui mais les Français vont faire grève. C’est vrai. Mais si avec, on prend 50% du salaire des députés, du salaire du président (le mien ^_^), des sénateurs, des ministres, pour l’injecter directement dans le remboursement. Est-ce que ça ne passerait pas mieux ? Que ces gens retrouvent leur salaire en même temps que sont levées les mesures d’austérité sur les Français. Pas une promesse, une loi. Que pour une fois, le français moyen n’ait pas l’impression désagréable d’être le seul à payer les erreurs de gens dix fois plus riches que lui.

Quid de dire « je ne sais pas, demandons à ceux qui savent », quid de dire « j’ai eu torts, on recommence, faisons mieux » ? De nos jours, plus aucun politique ne se trompe, c’est la conjoncture qui n’était pas favorable, c’est tout (à moins que les français n’aient tout simplement pas compris, ils sont idiots, ce n’est pas moi qui vais dire le contraire, j’en suis une) .

Alors voilà, c’est juste en vrac, je ne serai jamais présidente. N’empêche, une dose de bon sens dans chaque décision, et le fait de les prendre pour la France et pas pour avoir une nouvelle voiture/maison/piscine/chose hors de prix, je crois que ça pourrait changer beaucoup.

Votez Tara, pas parce que je suis la meilleure, mais parce que les autres sont vraiment cons.


Mon ami, tisserand

Regardez chaque existence comme étant un fil. Chaque fois que nous croisons quelqu’un, deux fils se croisent. Si nous mêlons notre vie avec une autre, alors les deux fils se lient, et un autre fil, parfois, peut en naitre, tandis que s’effiloche notre substance.
Chacun de nous est composé de millier de fibres. Nous en laissons chez d’autres. Souvent, ce sont simplement nos couleurs qui déteignent, tandis que nous nous teintons également au contact des autres. La nature n’aime pas le criard, elle aplani les différences au fur et à mesure que l’on se cotoie. A d’autres moment, les fils se frottent, s’usent au contact les uns des autres, peut-être parce qu’ils veulent être le motif le plus important de la toile, au mépris des autres.
Parfois un fil casse, entrainant avec lui une irrégularité, provoquant la chute d’autres fils.
Parfois un fil s’éloigne, interdisant un motif que nous aurions pourtant aimé tisser.

Je me demande, quelque fois, dans quelle mesure un Grand Tisserand agite les fils, mais plus encore, s’il existe, je me demande à quel point il trouve cela beau.

Tara.


Les petits bonheurs

Hier, en écoutant la radio, je suis tombée sur une émission avec des gens qui débattaient sur un tas de sujet étranges mais qui en gros n’étaient d’accord que sur un seul point, à savoir : la vie c’est super moche.

Et à première vue, il faut avouer que la vie, c’est le début de la mort, qu’il y a des guerres, des gens qui ont faim et des petits chatons écrasés. N’empêche, plus je les entendais répéter combien tout est pourri sur cette terre et plus j’avais de mal à adhérer, plus je me disais que, de mon petit point de vue parfaitement égoïste, égocentré et rien qu’à moi, la vie, en fait c’est pas si mal.

Alors je ne suis pas heureuse tous les jours, c’est sûr, mes envies contradictoires me malmènent régulièrement, je dois me forcBonheur Smileyer à sortir du lit chaque matin pour bosser et un jour ou l’autre (le plus loin possible) une vraie crasse va me tomber sur le coin de la figure. N’empêche, là, maintenant, pour moi, la vie, ça n’est pas si moche qu’on veut bien nous le faire croire. Et si la vie est un peu belle pour moi, je crois qu’elle doit sans doute l’être aussi pour pas mal d’autres personnes.

Je n’ai pas une vie exceptionnelle, loin de là, mais j’essaie de la remplir d’un tas de petits bonheurs, un baiser dans le cou, une musique envolée, un rayon de soleil, un chant d’oiseau, une part de tarte, un bon livre, un sourire au hasard. Ce n’est pas une recette miraculeuse, mais c’est déjà ça. Quand aux grands écueils qui font basculer les vies, j’ai eu la chance d’en croiser très peu. Ils viendront, c’est vrai, et je n’essaie pas de vous dire que la vie est toujours belle, juste qu’elle l’est aussi, et qu’il serait dommage de l’oublier.


Le prince Arabe

Entre autres saines activités, dans ma jeunesse, j’ai lu Le Prince, d’un certain Nicolas Machiavel.

Bien que cet ouvrage date de 1513, il est brûlant d’actualité, et d’une facilité de lecture étonnante. L’ouvrage est limpide, Machiavel expose diverses théories et les étaye avec des exemples issus de son époque. Entre autres choses, il raconte qu’on ne peut pas gouverner sans le soutient son peuple, ou à défaut, de celui de l’armée si elle est plus « forte » que le peuple. Et je dois avouer en toute humilité que lorsque  j’ai lu ça, je n’y ai pas cru. Pourquoi ? La raison en est simple, les exemples que j’avais sous les yeux montraient tous que ces braves peuples opprimés l’étaient maintenant avec… comment dire… intelligence ? Et les armes ont atteint un tel niveau que dix milles manifestants, ça ne pèse pas lourd contre une roquette. L’armée est le seul incontournable des états totalitaire. Et on apprend de ses erreurs passées, et cela fonctionne aussi pour les dictateurs. Bref, la révolution, je n’y croyais plus. Pas à notre époque. Pas dans ce monde où on ne sait plus mourir pour la liberté (moi la première).

Et là, est venue la Tunisie. Et l’Egypte. Et le Yemen. Et la Libye. Et le Bahrein. Et la Syrie. Et le Maroc. Et combien d’autres encore ? Et eux tous, là, ils m’ont littéralement mis une claque. J’ai une vraie tendance au cynisme, et je ne suis pas la dernière à critiquer les pays avec une religion d’état, mais là, je me suis complètement fait avoir. Ils se sont soulevés, et ils ont gagnés. Pas encore tous, mais ils ont montré que c’était possible. Je ne pensais sincèrement pas voir un truc comme ça un jour.

Alors toujours d’après Machiavel, quand on fait une révolution, la plupart du temps, on se retrouve avec pire que ce que l’on avait. Mon cynisme vacillant ne veut pas y croire. Déconnez pas. Il reste du chemin, et il faudra éviter l’ecueil de la récupération religieuse. Mais, à tous… vraiment, sincèrement, félicitation, et du plus profond du coeur merci.

Tara.


Destinée et magie

Croyez vous en la prédestination ?

Le monde est un ensemble d’atomes et de molécules qui réagissent entres elles par des lois physiques, mathématiques. Newton, Einstein, et tous les autres ont créé des modèles rendant petit à petit le monde calculable.
Du coup nous, pauvres humains, ne sommes à priori rien de plus que ce d’atomes. Les théories quantiques s’appliquent à nous tout autant que celles de la relativité (et ce qu’il y a entre les deux aussi, même si on ne sait pas encore comment ça marche). Si on se regarde simplement en tant que matière, l’état n+1 est déjà déterminé par l’état précédent, le passage de l’un à l’autre n’étant au final qu’une simple conséquence mathématique de lois physiques préexistantes à nous.
De ce point de vue, le monde est prédéterminé. Il est calculable. Ce que nous vivons, nos choix ne sont donc rien d’autre qu’une illusion. Un état chimique.
En d’autres termes, avec une vision purement scientifique du monde, la liberté n’existe pas.
Cette idée est souvent refoulée au premier contact : « Oui, mais je pense. Oui mais je fais des choix. Oui mais… ». Cependant, du strict point de vue de la science, la pensée n’est qu’une évolution prédictible (nous n’avons pas encore la connaissance des théories et pas les moyens de récupérer la somme colossale d’information pour le calcul, mais c’est calculable en théorie) d’un état chimique, physique.

L’idée de n’avoir aucune liberté est proprement insupportable, mais si on reste dans le cadre scientifique, cette logique est imparable.

Alors il faut sortir du cadre. Il faut, pour être libre, que quelque chose existe en dehors du concept scientifique, par exemple que la pensée soit le fruit de l’âme et pas celui d’une réaction chimique.

Ne pas être libre de mes choix, profondément, est une idée qui m’est intolérable. Alors j’ai fais le pari qu’il existe autre chose. Une force qui soit au dessus des lois de l’univers, quelque chose de plus grand, d’une nature telle qu’elle est inaccessible à l’entendement des hommes.
Attention lorsque je parle d’entendement, ce n’est pas une loi tellement compliquée qu’on ne peut la comprendre par manque d’intelligence, mais bien une loi d’une nature si fondamentalement différente de nos capacités de pensée qu’elle en est inconcevable par l’esprit humain, comme par exemple le fait d’imaginer une couleur supplémentaire qui ne soit pas une combinaison de nos couleurs primaires.

Si quelque chose comme ça existe, alors le monde est bien plus qu’un simple amas d’atome, et là, seulement là, nous avons le pouvoir d’être libre et la Magie tout autant que les dieux ont toute légitimité pour exister. Ai-je une preuve ? Non, c’est mon pari à moi. Vous pouvez penser que je me voile la face, c’est possible. Mais si j’ai raison… n’est-ce pas vertigineux ?

Tara.


De la faiblesse du mal

Lorsque l’on compare le bien et le mal, la voie la plus simple semble toujours celle du mal(1). C’est ainsi qu’il est présenté dans les contes, dans les histoires, dans l’imaginaire collectif. Voyez StarWars, le coté obscur de la force est le plus puissant, le plus facile à atteindre. Et pourtant, il perd tout le temps. On peut considérer, non sans raison d’ailleurs, qu’un film est plus vendeur s’il fini bien et que c’est pour ça que le coté lumineux de le force l’emporte. On peut aussi tenter d’observer ce phénomène à plus grande échelle.
Si le mal l’emporte, que se passera-t-il ? Il va créer des mécontents, des révoltes qui devront être réprimée dans le sang. Il va s’auto-alimenter jusqu’à créer une guerre totale. Et si personne n’est capable de l’arrêter, alors le mal finira par tuer tout le monde ou presque, et s’autodétruira de fait, laissant un monde vierge. L’analogie du déluge et de l’arche de Noé en quelque sorte.
Si le bien l’emporte, il va au contraire créer des gens heureux, qui de fait voudront garder leur bonheur. Pas de révolte, le bien aussi s’auto-alimente, mais sans s’auto-détruire.
Et c’est bien là que se situe la grande force du bien face au mal. Quand le Mal croit, en lui-même grandi également sa propre perte, alors que quand le bien croit il porte en lui sa propre survie.
Toujours pas convaincus ? Un exemple parmi d’autres. Dans certaines provinces indiennes, les filles sont noyées à la naissance (la dot à fournir pour les marier étant ridiculement inaccessible), ce qui crée de fait, beaucoup plus d’homme que femme. Cet acte, stupide au plus haut point, a fini par créer un tel déséquilibre, que les hommes ne trouvent plus de femmes à épouser, et que la population vient de subir une perte démographique très violente. La prise de conscience est en cours et des lois ont été passées pour protéger les filles. Le mal engendre sa propre perte.

(1) : Dans un précédent article, je vous ai donné mon point de vue quand au fait que le mal n’existe pas en tant que moteur d’une action. Une action dite « mauvaise » est faite pour le plaisir, par égoïsme, par méconnaissance mais jamais dans le but premier de faire le mal. (Ceux qui « aiment » faire le mal, le font par plaisir, pas pour le mal en lui même).
Pour la suite de cet article (et les suivants à paraître sur le sujet), lorsque j’emploierai le mot « mal » ce sera toujours avec cette même limitation.

Tara.